Pages

Notre chœur a des talents !

Aériennes, les meringues de Véronique Fiechter,
à Clarmont


Véronique Fiechter avait commencé ses douceurs pour une fête villageoise. Elle y consacre désormais ses journées et même ses week-ends
Clarmont est un des petits villages encore vraiment agricoles que traverse la route de l’Etraz, cette route chère aux cyclistes qui va de Nyon à Cossonay. A Clarmont, il y a une vie mais pas de commerce. Il y a une décennie, quelques habitants ont donc décidé de lancer un marché annuel. Et c’est comme ça que la vie de Véronique Fiechter a été bouleversée: «Je cherchais ce que je pourrais vendre au marché, des produits que je ne serais pas obligée de fabriquer à la dernière minute. Et j’ai pensé aux meringues et aux bricelets.»
Véronique est cuisinière de formation, après un apprentissage à l’Auberge Communale de Féchy. Lorsqu’elle rencontre Jean-Luc à un giron de jeunesse, elle épouse une autre vie auprès de cet agriculteur de Clarmont. Elle aide à la ferme, elle s’occupe de leurs quatre enfants. Tout ça jusqu’à ce marché villageois où elle ressort ses recettes. «La meringue, j’avais appris à la faire à Féchy, où on faisait tout nous-mêmes. Et cela permettait d’utiliser les blancs d’œuf que nous avions en trop.» Elle a même avoué à son ancienne patronne venue lui rendre visite qu’aujourd’hui, elle les faisait mieux qu’à l’époque. «L’expérience, le coup de main avec la poche à douille…»
La voie du succès
Après le marché, ses douceurs rencontrent un joli succès. On les lui redemande. Et, petit à petit, ce qui était un à-côté prend de plus en plus de place dans la vie de Véronique. Elle aménage un local dans la maison. Pendant toute la semaine, elle s’affaire à faire ses bricelets, sucrés et salés, du matin au soir. Avec ses quatre fers, elle n’a guère le temps de chômer. Entre deux spécialités vaudoises, elle fabrique ses meringues, qui prennent du temps dans le four. «Attention, la meringue ne cuit pas, elle sèche.» Ce qui signifie quatre heures dans le four à 100 °C. «Dans les alpages, on enfournait les meringues dans le four à bois en fin de journée, pour profiter de la douce chaleur qui y perdurait, et on les oubliait. Je fais la même chose en programmant mon four le soir et en les sortant le lendemain matin.»
Elle qui avait acheté un four professionnel pour ses autres préparations, a trouvé qu’il ne convenait pas aux meringues. Elle a donc racheté un appareil rien que pour elles.
Les œufs, elle les trouve chez… son fils Quentin. «Avant, je les achetais à Reverolle. Puis Quentin a eu envie de s’occuper de poules, on en a donc acheté une trentaine.» La préparation est simplissime: fouetter les blancs d’œuf en neige ferme, même très ferme! Puis, tout en fouettant, ajouter le sucre petit à petit. Même beaucoup de sucre, puisqu’il représente, chez Véronique, deux tiers de la préparation. «C’est peut-être pour cela que les gens les apprécient.» Et aussi parce qu’elle les cuit longtemps: «Je n’aime pas quand l’intérieur reste mou. Les miennes sont épaisses à cause du sucre. J’ai appris comme ça, je ne veux pas changer.»
Les limites de l’artisanat
Aujourd’hui, Véronique est au maximum de ses capacités entre les pâtisseries et les commandes qu’elle exécute le week-end pour des anniversaires ou des mariages (taillés aux greubons, mille-feuilles, etc.). «La semaine n’a que sept jours et je n’ai pas envie de développer une entreprise. Là, j’adore ce que je fais parce que c’est moi qui le fais.» Nous aussi, on adore ce qu’elle fait…
Les meringues de Clarmont sont en vente au Marché Meldem, à Apples, à la Boucherie de Sévery, à la Laiterie de Cottens, à la boutique Chez Loulou à Lully, à la Condémine, à Colombier. Les bricelets sont également présents à la Halle romande, à Lausanne, et au restauroute de Bavois.
TROIS TYPES DE MERINGUES
Ces meringues sont «françaises». On bat les œufs, on ajoute le sucre et on sèche. On les utilise par exemple pour les œufs à la neige.
La meringue «italienne» est obtenue en cuisant d’abord le sucre à 106 °C, puis en ajoutant ce sirop lentement à des blancs en neige. Elle n’est pas séchée, mais peut être colorée au chalumeau ou au grill. C’est la base des macarons.
La meringue «suisse» bat les blancs d’œuf en neige puis ajoute le sucre dans un bol posé sur un bain-marie. Elle sert à faire des décors, type champignons sur la bûche de Noël.

(Extrait du blog de Dave, gastronomie, restaurants et cuisine de Suisse romande, en partenariat avec le quotidien 24 heures)

Lien de l'article paru dans 24 heures :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire